Actualité
3 janvier 2025
Une nouvelle étape marquante a été franchie pour le Centre d’Infectiologie Charles Mérieux (CICM) avec l’inauguration de son tout nouveau bâtiment à l’Université d’Antananarivo (Ankatso). Cet événement, présidé par Monsieur Mamy Raoul Ravelomanana, Président de l’Université d’Antananarivo, et Monsieur Alain Mérieux, Président de la Fondation Mérieux, s’inscrit dans un contexte de forte expansion du CICM, dont l’effectif est passé de 10 à 60 employés en seulement 12 ans. Ce développement témoigne de l’ampleur des missions croissantes du CICM et de son impact majeur dans la lutte contre les maladies infectieuses à Madagascar.
Dans leurs discours Monsieur Mamy Raoul Ravelomanana, Président de l’Université d’Antananarivo, et Monsieur Willy Franck Randriamarotia, Doyen de la Faculté de Médecine, ont exprimé leur enthousiasme. Chacun a souligné l’importance des actions du CICM, tant pour la formation des jeunes scientifiques, chercheurs et techniciens de laboratoire que pour son rôle clé dans la lutte contre les maladies infectieuses, notamment avec sa désignation en tant que Laboratoire de Référence National pour la surveillance de la résistance aux médicaments de la Lèpre. Selon eux, cette inauguration symbolise non seulement l’essor des activités du CICM, mais aussi son impact durable sur la santé publique à Madagascar. Le CICM poursuit ainsi sa mission de formation et de lutte contre les maladies infectieuses, renforçant son rôle crucial dans la réponse sanitaire du pays.
Le nouveau bâtiment, adjacent au bâtiment principal du CICM, a été conçu pour séparer efficacement les espaces dédiés aux laboratoires de ceux destinés à l’administration. Cette réorganisation permettra une gestion optimale des ressources et une meilleure coordination entre les différents départements. L’ancien bâtiment sera désormais exclusivement réservé aux laboratoires et à l’équipe scientifique, tandis que l’équipe administrative du CICM et le bureau de la Fondation Mérieux à Madagascar occuperont les nouveaux locaux.
Dans son discours, le Professeur Luc Hervé Samison, directeur du CICM, a souligné l’importance de cette inauguration pour le développement des activités du Centre : « Ce nouveau bâtiment est une réponse directe aux besoins croissants en termes d’espace, tant pour nos équipes de recherche que pour l’accueil de nouveaux projets et formations. L’extension de nos infrastructures nous permettra de continuer à soutenir la recherche de pointe et la formation des futurs experts en maladies infectieuses, un secteur crucial pour la santé publique à Madagascar », a-t-il déclaré.
Le Professeur Samison a également rappelé les défis rencontrés lors de cette phase de croissance rapide, notamment l’insuffisance d’espace, les problèmes logistiques liés à l’approvisionnement en eau et en électricité, ainsi que les retards dans la gestion des achats. Cependant, il a également mis en lumière les projets phares qui ont soutenu cette expansion, comme la recherche sur les mycoses, le VIH, la lèpre, la tuberculose, la résistance aux antimicrobiens et la bilharziose, ainsi que les collaborations régionales et internationales avec nos partenaires du Nord et du Sud.
Le CICM joue un rôle déterminant dans la lutte contre les maladies infectieuses à Madagascar. Parmi ses réalisations marquantes, on note sa contribution au diagnostic de la COVID-19 pendant la pandémie, avec plus de 14 500 prélèvements traités, ainsi que son implication dans la surveillance de la résistance aux antimicrobiens depuis 2017. De plus, le CICM a participé à plusieurs campagnes de sensibilisation et au renforcement des compétences locales dans le diagnostic et la prise en charge de maladies tropicales négligées comme la chromoblastomycose et la sporotrichose.
À court terme, le CICM prévoit de poursuivre et d’élargir ses collaborations, notamment pour l’accréditation de son laboratoire selon la norme ISO 15189 et pour la consolidation de ses projets en cours. À moyen terme, l’objectif est d’assurer une plus grande indépendance financière et de positionner le CICM en tant que Laboratoire National de Référence pour les maladies tropicales négligées comme la chromoblastomycose et la sporotrichose.
Les projets à venir du CICM sont ambitieux et diversifiés, couvrant des domaines clés tels que l’épidémiologie des infections tropicales, la résistance aux antirétroviraux dans le cadre du VIH, et l’impact du changement climatique sur les maladies infectieuses. Le CICM continue également de proposer des formations spécialisées, notamment en biologie moléculaire et en immunologie, en bioéthique, en gestion de recherche et de soutenir la recherche sur la lèpre et les infections respiratoires aiguës chez les enfants.